ACTUALITÉS

31 mai 2023

La raison et le raisin

Le 18 mars dernier, à la demande de Georges Puig – viticulteur et conseiller municipal à Perpignan en charge des questions hydrauliques dans la majorité du Rassemblement National – l’abbé de la cathédrale de Perpignan célébrait lors d’une procession Saint-Gaudérique, également paysan de l’Aude. Célébration suivie par de nombreux agriculteurs et/ou croyants, et bien sûr largement médiatisée. Le reliquaire a donc été porté jusqu’à la rivière Têt, très basse en cette sortie d’hiver. Le soir même, d’abondantes pluies tombaient dans les Pyrénées Orientales, à peu près équivalentes à 3 semaines de pluie pour le mois.
De deux choses l’une : les grands cieux ont entendu l’imploration pour la pluie ou la procession s’est calée sur les prévisions météo…
Deux mois et demi plus tard, le vignoble des Pyrénées Orientales, de Narbonne à Perpignan, connaît une sécheresse sans précédent avec moins de 100 mm de pluies depuis janvier. Une situation catastrophique pour la vigne si elle perdure en juin et en juillet. Actuellement, les vignerons constatent avec effroi que dans certaines zones, la plante ne pousse plus alors qu’elle devrait être en pleine croissance de bourgeons et de feuilles. Il semblerait que les vignes en zone maritime souffrent beaucoup par rapport à celles en zone montagnarde. Il semblerait aussi que les vieilles vignes entre 75 et 100 ans résistent mieux au stress hydrique, sans doute parce qu’elles ont été habituées à s’enraciner naturellement en profondeur. De la même manière, les zones en monoculture souffriraient aussi beaucoup plus que celles en agro-foresterie où la diversité des espèces d’arbres, de haies et de buissons installe une forme de résilience végétative, les unes permettant aux autres de mieux lutter contre le manque d’eau.
Entre procession religieuse avec pluie aléatoire et process agronomique avec résultats quantifiés, mieux vaudrait peut-être choisir la raison pour le raisin…

26 mai 2023

Ne jamais faire aux autres…

En 2020, « Générations futures », association de défense de l’environnement, déposait un recours devant le tribunal administratif de Montpellier contre les renouvellements d’autorisations de mise sur le marché (AMM) des produits Touchdown Système 4, autorisé dans les vignes, et Touchdown Forêt, commercialisés par l’entreprise Syngenta. Le 12 mai dernier, l’association a récolté le gain de sa cause : la justice lui a donné raison, arguant que Syngenta n’a pas fourni d’évaluation complète des impacts de ses produits sur les arthropodes terrestres et les vertébrés non ciblés par ses produits. Ce en quoi, Syngenta ne respecte pas le principe de précaution exigé par l’Union européenne dans un règlement directement applicable dans les États membres. Forte de cette décision, « Générations futures » attend aujourd’hui que l’Anses – agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail – retire toutes les AMM concernant tous les produits phytopharmaceutiques avec du glyphosate.
S’il n’est pas question ici des effets de ce dernier sur les hommes, profitons de cette actualité pour rappeler le plaidoyer de la firme Bayer en ligne sur son site : « Il existe un corpus scientifique exhaustif sur le glyphosate et sur les herbicides à base de glyphosate de Bayer. Comprenant plus de 800 études rigoureuses soumises aux autorités réglementaires européennes ainsi qu’à l’examen de l’EPA et d’autres régions du monde dans le cadre du processus d’homologation, il confirme l’utilisation sûre des herbicides à base de glyphosate et le caractère non cancérogène de celui-ci. »
Il n’est nul besoin d’être complotiste pour être perplexe… On se plaît à imaginer les auteurs de ces études (et leurs commanditaires) vivre et respirer ne serait-ce qu’une seule journée à côté de ces vignes en train d’être pulvérisées de glyphosate…
Une scène qui ne serait pas sans rappeler celle culte du film Erin Brockovitch de Steven Sodenbergh, relatant l’histoire vraie d’une lanceuse d’alerte contre la firme Pacific Gas and Electric Company qui déversait, entre autres, du chrome hexavalent dans l’eau potable de la ville de Hinkley, à l’origine de multiples cancers des habitants alentours et des salariés. Lorsqu’une des avocates venues défendre la bonne foi de la firme porte un verre d’eau à ses lèvres pour se rafraîchir, Julia Roberts, la lanceuse d’alerte, lui dit avec un aplomb aussi drôle que tragique : « Au fait, cette eau-là, on l’a spécialement apportée pour vous. Elle vient d’un puits de Hinkley ». Le verre est reposé aussi vite que retombe les convictions de la juriste !  Sans mauvais jeu de mots, traitons les autres – humains et animaux – comme nous voudrions être traités… !

24 mai 2023

Soif de buzz, hélas !

« Creative freedom is power » : c’est le titre du clip mettant en scène Lady Gaga pour faire la promotion de la nouvelle cuvée Dom Pérignon Rosé 2013, marque appartenant à LVMH.  Pour cette collaboration avec le groupe de luxe, la pop star s’est entourée de l’artiste compositeur Woodkid et du chorégraphe de danse contemporaine Sidi Larbi Cherkaoui. Traduit littéralement par « La liberté créative est le pouvoir », la vidéo montre Lady Gaga dans une savante chorégraphie et plongée dans un feu d’artifices d’images flamboyantes ; elle tient dans une main une flûte remplie de champagne et dans l’autre la bouteille.
De deux choses l’une. Soit LVMH mise effectivement sur la force de sa créativité et la collaboration d’une star planétaire comme des gages d’immunité contre toute attaque de l’association Addictions France et, dans une sorte de business tout puissant, ne voit pas qui pourrait bien s’en prendre au premier groupe mondial du luxe français. Soit parmi les équipes marketing de LVMH, personne ne s’est vraiment penché sur ce que dit la loi Evin en matière de publicité : aucune mise en avant festive de l’alcool en se limitant exclusivement à des références objectives du produit. Entre arrogance et incompétence, laquelle choisir… peut-être les deux !
Autant dire que l’occasion était trop belle pour Addictions France d’attaquer en justice LVMH : audience prévue en janvier 2024.  Évoquant l’affaire, et pour plaire à son lectorat de vignerons, le site professionnel de la filière Vitisphère conclue ainsi son texte : « Est-ce qu’à l’avenir France Addictions attaquera toutes les collaborations entre vedettes et vins ? Est-ce que les partenariats financiers seront inclus, comme la prise de participation de l’acteur Leonardo Di Caprio dans les champagnes Telmont  ou la marque de Benchmark Drinks avec la chanteuse Kylie Minogue ? Voire même les achats de domaines, de Brad Pitt et Angelina Jolie à George Clooney en Provence ? »
Attention à ne pas faire d’amalgames ni de « populisme vigneron » : quel lien y-a-t-il entre une célébrité dans une publicité pour un vin et d’autres, propriétaires et/ou investisseurs dans un domaine ? Ces derniers ont tous permis à des domaines de ressusciter, sans lésiner ni sur les moyens financiers, encore moins techniques et humains. Et, sauf erreur, aucune publicité ne montre Georges Clooney, Brad Pitt, Pierre Richard, Francis Cabrel ou Gérard Depardieu dans une publicité pour leurs vins…

22 mai 2023

Créer du lien virtuel avec un domaine

Jeunes passionnés de vin et respectivement diplômés en gestion des entreprises et en BTS viti-oeno, Matthieu Varon et Louis Thouard ont imaginé et créé une nouvelle manière de visiter un domaine sans se déplacer : équipée d’un casque de réalité virtuelle, toute personne intéressée par le vin et par un domaine pourra le visiter virtuellement, de la vigne à la cave, de la cuverie au chai d’élevage et jusqu’au caveau de dégustation. Grâce à des prises de vues réalisées sur place et à des incrustations d’informations techniques, historiques, de terroirs, de dégustations, etc., chacun aura la possibilité de pénétrer à l’intérieur d’un domaine, de découvrir la philosophie et le travail du vigneron, sans compter la possibilité d’assister « en direct » à la dégustation des cuvées. Dans le prolongement de cette promenade numérique, on aura aussi la possibilité d’acheter du vin.
Cette pratique est déjà beaucoup utilisée depuis plusieurs années, par exemple dans le secteur de l’immobilier ou dans le monde de l’art avec la visite virtuelle de musées.
Installée en Bourgogne, après déjà deux levées de fonds d’investisseurs et une solide équipe technique de développement, la petite entreprise grandit avec à son actif une cinquantaine de clients issus de tout le vignoble français. Séduits par l’originalité de la démarche complètement dans l’air du temps et adaptée à des nouveaux publics 100% connectés, les vignerons ont le choix entre plusieurs formules d’abonnements selon les options choisies. Autant dire que le marché est immense, y compris à l’international.
À Bordeaux, le Grand Cru Classé de Saint-Émilion Château Fleur Cardinale a lancé sur YouTube le 17 mai dernier une vidéo-visite « Plus proches que jamais » réalisée sur-mesure par Wine Vision, l’agence des deux jeunes fondateurs.
D’une visite virtuelle d’un domaine à sa visite physique, bien sûr il y aura ensuite beaucoup de pas à faire… mais le premier aura été franchi grâce à une technologie au plus près d’une réalité vigneronne et c’est cela qui compte : donner envie de goûter et d’acheter le vin pour de bon.

19 mai 2023

Cheval Blanc fait cavalier seul…

À Bordeaux, les prix du millésime 2022 commencent à tomber en première tranche. Pour les experts de la plateforme britannique Liv-Ex : « La sortie 2022 est la plus chère des 22 derniers millésimes, la deuxième plus élevée étant 294 € pour le 2016 ». En effet, Château Cheval Blanc annonce la couleur avec un prix de sortie à 470€ la bouteille soit +21% par rapport au 2021. Dans son sillage, Château Angélus affiche 350€ soit +32% par rapport au 2021 ! Précisons que ces deux grands crus « classés A »
– avec Ausone – avaient décidé de quitter le classement de Saint-Émilion dans un élan « de solidarité de classe », en réaction aux nombreux démêlés judiciaires d’Angélus, soupçonné de prise illégales d’intérêts du fait de l’implication de la famille propriétaire dans la vie syndicale et institutionnelle bordelaise.
LVMH précise dans son communiqué adressé aux négociants : « Nous croyons que Cheval Blanc 2022 représentera une offre attractive pour nos partenaires de la distribution et leurs consommateurs ».
À Bordeaux, c’est peu de dire qu’il y a plusieurs mondes du vin aux frontières bien étanches, où l’on y parle des langues « vigneronnes » incompréhensibles entre elles. En Bourgogne, tout le monde se souvient (et se souviendra !) que le projet de classement des climats au patrimoine de l’Unesco, a été initié et porté par Aubert de Villaine, le propriétaire du domaine de la Romanée-Conti. L’iconique premier vin au monde s’est mis au service de tous les vins de Bourgogne afin que chacun bénéficie des retombées d’un telle reconnaissance, tout en restant à sa juste place.
Cet entraînement positif en Bourgogne produit exactement son effet contraire à Bordeaux où le « bordeaux bashing », qui ne devrait concerner que quelques-uns, rejaillit hélas sur tous.
Hors classe, hors de prix, hors jeu, horripilant.

17 mai 2023

VIGNOBLES INFOS 64

ALCOOL ET PUBLICITÉ : L’ATOUT VIN !
Le numéro de printemps est en ligne

La loi Evin a « fêté » ses 30 ans en 2021. Son double objectif visait à lutter contre deux fléaux, le tabac et l’alcool, par un encadrement hyper strict de leur publicité. Leur coût social, incontestable, reste difficile à chiffrer précisément. Si l’industrie du tabac a fini par faire profil bas au fil du temps, les professionnels du vin n’ont jamais été dociles. Depuis 1991, la guerre est déclarée entre deux mondes que tout oppose. D’un côté, les défenseurs d’une double culture, la terre et l’art de vivre. De l’autre, ceux de la santé mais, disons-le aussi, de la morale.

Pour Vignobles Infos, nous choisissons évidemment le camp du vin… avec modération car il ne s’agit pas de hurler avec les loups mais de poser des questions de bon sens. Le vin est-il un alcool comme un autre ? Comment peut-on demander la fin de sa consommation dans notre pays qui l’a érigé en culture enviée partout dans le monde ? Comment imaginer donner autant de mauvais coups à l’économie la plus florissante après l’aéronautique ? Pourquoi ne pas reconnaître – car les données le montrent – que l’alcoolisme n’a pas diminué avec cette loi ? Est-ce qu’on devient alcoolique en regardant des affiches publicitaires ou parce qu’un terreau social a préparé le terrain ?

En 2022, la vente de spiritueux a augmenté de +62 % quand la consommation de vin ne cesse, elle, de baisser. Dans ce fléchissement, les jeunes générations jouent un rôle de premier plan en consommant moins mais mieux car soucieuses de santé autant que de qualité des vins. Voici donc un atout majeur que les professionnels semblent avoir enfin compris en proposant à la fois des vins de plus en plus qualitatifs et d’autres boissons mieux adaptées à la demande actuelle. Si la loi a été un peu assouplie sous l’action de politiques lucides et bons vivants, il n’en est rien pour le camp adverse, figé dans ses certitudes.

Jeter l’anathème sur le vin n’est pas nouveau : depuis des siècles, l’ivresse imprègne notre société et nourrit les récits païens autant que religieux. La Loi Evin ne vient donc pas de nulle part. Mais, par son manque de nuance et d’ouverture, elle fait du vin un combat contre la culture, notre culture, alors qu’elle devrait lutter contre l’alcoolisme, une maladie. La première concilie plaisir et santé. La deuxième non.

 

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15 mai 2023

Bouchage, tendance épure

Waitrose, l’un des principaux opérateurs de la grande distribution britannique, se lance dans la commercialisation de bouteilles de vins en marque propre sans capsule, où seul le bouchon se voit par transparence du verre. L’enseigne justifie cette innovation par une première raison technique : la capsule avait cet avantage de protéger la conservation du vin en évitant l’attaque des petits insectes. Mais aujourd’hui, les progrès réalisés en matière d’hygiène et de conservation ont permis d’éradiquer quasi totalement cet inconvénient. La deuxième raison est économique et environnementale avec une économie considérable de packaging. Il reste à mesurer la réaction des consommateurs face à ce changement esthétique. Mais à priori, cela devrait plutôt bien se passer car cette démarche colle avec la tendance actuelle pour des vins sains et respectueux de leur environnement.
En France, des bouteilles « nues » existent déjà depuis des années, notamment préférées par des vignerons qui travaillent en bio ou en biodynamie, apportant ainsi un signe supplémentaire d’engagement.
En Champagne, et là c’est une petite révolution quasi sociologique, on commence à voir aussi des cuvées sans coiffe ni muselet, avec juste l’agrafe de métal servant à boucher les bouteilles non dégorgées empilées dans les caves de vieillissement. Il s’agit d’ailleurs de l’ancien bouchon de champagne. Ce qui était autrefois un moyen de bouchage le temps du stockage devient aujourd’hui un choix autant esthétique que marketing, positionnant le champagne vers l’authenticité vigneronne plutôt que le festif à paillettes.

12 mai 2023

Bordeaux et Bourgogne en haut du podium

Sur BFM Business, Angélique de Lencquesaing, co-fondatrice d’Idealwine, référence des ventes aux enchères, a livré un résumé du baromètre annuel des enchères de vin publié par la plateforme web. Bordeaux et Bourgogne sont les deux régions confirmées aux places de leaders incontestables du marché des ventes de vins, suivies par le Rhône.

Une interview instructive à voir et à écouter en cliquant ici.

10 mai 2023

Une belle vitrine mais vide ?

Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, a profité de sa visite samedi dernier dans le vignoble languedocien de Fitou, pour aborder la question de la consommation de vin à l’occasion des prochains Jeux Olympiques : « Près de 2 milliards de gens vont avoir les yeux sur la France. Il ne faut pas se gêner et faire de l’événement une occasion de regagner des marchés ».
Au regard de la loi Evin, deux réflexions surgissent. La première, et sans vouloir forcément opposer sport et vin, c’est qu’il est bien curieux d’attendre des Jeux Olympiques pour promouvoir le vin. La deuxième, c’est d’indiquer aux vignerons comment faire pour parler de vin avec une loi Evin qui permet si peu de choses en matière de promotion festive… ? À moins que la France ne fasse du vin une cause nationale, à l’image de l’Argentine et de l’Espagne. À cette suggestion soulevée par un professionnel à Fitou, le ministre a répondu : «  Si vous voulez plonger dans une tranchée parlementaire et ne jamais en sortir, c’est le meilleur moyen ».
Faire d’un événement une vitrine tout en ne mettant rien dans la vitrine, un sacré challenge !

À lire bientôt notre prochain Vignobles Infos sur le vin et la publicité.

5 mai 2023

Quand le vin « chinois » fait pschitt à Bordeaux

Autour des années 2010, de riches Chinois sont venus à Bordeaux pour investir dans le vignoble en rachetant des châteaux en situation familiale ou économique délicate. Il faut préciser que ces acquisitions restaient hors du giron des grands crus classés ou super seconds.  Bien sûr, tous ces milliardaires se disaient amoureux de la France et de son art de vivre, ils voulaient à tout prix – dans tous les sens du terme ! – des grands bordeaux dans leurs caves et sur leur table… tout en espérant faire de belles affaires commerciales en exportant dans leur pays d’origine une production bordelaise plus accessible. À Bordeaux, on se réjouissait dans de beaux discours de cette arrivée d’investisseurs-amis de la France… Mais la belle entente n’a pas mis longtemps à se fissurer lorsqu’on s’aperçut qu’un certain nombre de châteaux allaient complètement à vau l’eau, faute de moyens et de stratégie viticole réaliste, sans compter un management très contesté en interne par les équipes. Passons aussi sur les nouveaux noms donnés par leurs propriétaires à la place de ceux des châteaux, comme par exemple Antilope Tibétaine ou Lapin d’Or ! Aujourd’hui, cette embellie chinoise, qui devait être si bénéfique pour Bordeaux, a tout simplement fait pschitt et les Chinois repartent les uns après les autres.
Michel Lachat, directeur de la Safer Gironde, explique ainsi ce Waterloo chinois : « On sent bien une désillusion de la part des Chinois qui avaient réalisé des investissements impulsifs dans le Bordelais. Ils pensaient maîtriser la commercialisation et se sont imaginés que cela allait être facile. Pour les Chinois, le commerce c’est du temps court. Or, la capitalisation de l’expérience en viticulture est très longue. Les Chinois se lassent d’outils qui ne rapportent pas. Du coup, les transactions sont là. Ils vendent. C’est un mouvement réel ».
Actuellement, environ 50 châteaux seraient à vendre par des Chinois qui souhaitent passer la main à leurs congénères. Mais la tâche est compliquée car leur gouvernement interdit de transférer hors de ses frontières et par personne plus de 50 000 dollars.
« Comment acheter des vignobles dans le Bordelais » : c’est le type d’événement qu’organise Lijuan Li – dans une autre vie chanteuse et écrivaine en Chine et aujourd’hui agent immobilier à Bordeaux – pour les transactions de châteaux entre ses compatriotes. Plus d’une vingtaine de nouveaux investisseurs venus de Chine s’étaient déplacés. Faut-il s’en réjouir ? En tout cas, il n’est plus grand monde à Bordeaux pour le faire. Mais peut-être que c’est justement dans ce contexte chinois, compliqué économiquement et politiquement, que se trouvent les nouveaux propriétaires sérieux, ceux qui comprennent Bordeaux tout en voulant respecter son patrimoine et sa culture du vin.