Le nouveau numéro de Vignobles Infos décrypte le duo viticulture-œnologie. Bientôt en ligne !
À l’occasion du salon international Prowein qui vient tout juste de fermer ses portes à Düsserdorf, le thème des évolutions marquantes de ces deux dernières années a été abordé lors d’une masterclass. Parmi les faits à retenir, citons la montée en gamme des champagnes avec des consommateurs plus curieux et à la recherche de cuvées plus qualitatives ; le boom d’appellations comme les Hautes Côtes de Beaune qui résiste mieux au changement climatique par son altitude et son exposition ; les vignerons qui réintègrent dans leurs vins de Châteauneuf-du-Pape des cépages comme la counoise et le cinsault : délaissés pendant très longtemps, ils font pourtant partie des 13 cépages autorisés par l’AOC, ils favoriseraient une baisse des degrés alcooliques.
Ce qui retient aussi l’attention est lié au Covid : la pandémie aurait fait naître de nouvelles attentes en matière de consommation d’alcool : les consommateurs réclameraient des vins avec des degrés moins élevés. Cette tendance, amorcée tout de même bien avant la crise sanitaire, commencerait à intéresser les vignerons pour son marché potentiel. Il serait question ensuite de communiquer en parlant de « vin à 0% d’alcool » plutôt que de vin « non alcoolisé ».
Une première interrogation vient à l’esprit : si on considère que le vin est obtenu par la fermentation alcoolique qui transforme le sucre du raisin en alcool, est-ce qu’un « vin à 0% d’alcool » est toujours un vin ?
Gageons que ce nouveau « produit » sera très technologique et certainement sans comparaison aucune avec un vrai vin. Mais après tout, les bières sans alcool sont de plus en plus nombreuses et elles conquièrent chaque année des parts de marché de plus en plus importantes. Considérons aussi le fait que de proposer des vins à 0% d’alcool pourrait être la première marche gustative proposée à des jeunes consommateurs pour entrer dans le monde du vin. Espérons simplement que ces nouvelles boissons ne seront pas trop sucrées parce qu’il faudra bien compenser l’acidité nécessaire à l’équilibre du vin…
Pour en savoir davantage sur les perspectives du monde du vin pour les 5 années à venir, Vitisphère, le média web incontournable de la filière professionnelle avait questionné le candidat Emmanuel Macron durant sa courte campagne présidentielle. Nous reprenons ici ses réponses. Le candidat redevenu Président, attendons de voir si les paroles deviendront des actes… Une chose restera certaine : Emmanuel Macron aime le vin et le bon vin ! Un atout indéniable pour faire avancer une politique viticole.
En 2013, la famille Lafragette vendait le Château Loudenne au Groupe de spiritueux Kweichow Moutai, entreprise d’État chinoise. Aujourd’hui, il vient de repasser dans le giron familial français de la famille Gouache. Moutai s’était lancé, comme beaucoup d’autres en Chine, dans l’investissement viticole bordelais, car il y voyait une manne économique certaine pour son actionnariat chinois et un potentiel de vente en Chine d’au moins 50% de sa production, la consommation de vin augmentant très fortement. Dans cette perspective, Moutai avait investi 5 millions d’euros dans la modernisation de la cave visant à hisser Loudenne au sommet des Crus Bourgeois. Sauf que rien ne s’est passé comme prévu : le marché chinois n’a pas suivi, à peine 10% et très vite, moins de deux ans à peine suivant l’acquisition, à l’instar d’autres propriétés reprises par des Chinois, des employés (chinois) de Loudenne ont accusé leur employeur de contrats illégaux et de salaires impayés, auxquels il fallait ajouter les factures non réglées des fournisseurs. Cette situation qui semblait inextricable s’est réglée par la décision du tribunal de Commerce de Bordeaux de mettre en vente Loudenne.
Pour sortir de ce pétrin la tête relativement haute, Moutai a plaidé les lourdes contraintes que lui impose le gouvernement chinois, bloquant de fait tout investissement et plan d’actions. La réalité est sans doute encore plus éclairante sur la main mise et l’idéologie autoritaire du dirigeant chinois Xi Jinping sur son pays : Moutai s’était initialement développé grâce à la production de baiju haut de gamme mais avait vu ses ambitions stoppées net par la politique de répression décrétée envers cette liqueur chinoise. Yuan Renguo, patron de Moutai, s’était tourné alors vers le vin. Mais sa disgrâce était déjà en marche. Arrêté en 2019, il était exclu du parti communiste chinois, privé de ses droits politiques avec la confiscation de tous ses biens. En 2021, il a été condamné à la prison à perpétuité pour avoir accepté… des pots de vin ! En Chine, on ne plaisante pas quand on parle de « campagne anti-corruption ».
Le montant de la vente de Loudenne n’a pas été (encore) divulgué mais gageons que la famille Gouache a fait une bonne affaire. Ce qui est certain, c’est que le château, en pleine conversion biologique de son vignoble, va renaître de ses cendres. Le mirage chinois est bel et bien passé… tous les signes étaient pourtant bien là mais personne ou presque à Bordeaux n’avaient voulu les voir.
Cerfrance, acteur clé du conseil et de l’expertise comptable, s’est livré dans le Bordelais à une comparaison de rentabilité entre domaines bio (une soixantaine d’exploitations) et domaines conventionnels (plusieurs centaines). D’après Antony Caron, responsable du conseil de Cerfrance Gironde : « En appellation Bordeaux, il y a un net écart de prix entre le bio et le conventionnel, mais qui ne se traduit pas forcément par un net écart de revenu. Le vin bio est plus cher à produire à cause de rendements plus faibles et de charges de main-d’œuvre et de mécanisation plus élevées ».
Oui, le bio demande plus de travail et de main d’œuvre, un matériel adapté et une réactivité week-end compris.
Et si, effectivement, les revenus ne sont pas pas meilleurs les premières années au regard des charges supplémentaires, le bénéfice commercial est bien réel une fois les coûts d’investissements amortis. Un château qui vend 90% de son vin en vrac, après être passé en bio, peut voir son Bordeaux se vendre 222 €/ha contre 89 €/ha en conventionnel. À condition de bien maîtriser son circuit de distribution.
Car pour Antony Caron, « la clé, c’est la stratégie commerciale. En vrac, cela demande peut-être de travailler plus étroitement avec son négociant. En bouteille, de bien positionner ses prix. On ne peut pas faire du low cost en bio. »
Surtout, les vignerons qui ont sauté le pas le disent quasiment tous : ils ont gagné en satisfaction et en épanouissement en travaillant à la fois dans un environnement sain et par la recherche d’une plus grande qualité des vins. Quand cette dernière marche avec une qualité de vie, une qualité environnementale et le plaisir du consommateur, la question ne devrait même plus se poser sur le choix de la viticulture : bio ou HVE forcément !
Un peu avant les primeurs 2021 à Bordeaux, le Château Les Carmes Haut-Brion a lancé officiellement « Éléments », « un objet unique, issu d’un projet singulier, qui reflète lui-même la démarche vigneronne audacieuse entamée il y a plus de 10 ans aux Carmes Haut-Brion. »
De quoi s’agit-il ? D’une « barque-chai » miniature rappelant la forme conique du chai flambant neuf de la propriété pensé par Philippe Starck. L’objet a été réalisé dans la même essence de chêne français que celle des barriques des vins du château. Y sont présentées dessus 6 bouteilles (600 exemplaires), 3 magnums (150 exemplaires) ou 2 double-magnums (250 exemplaires) selon le choix de l’acheteur. « Privilège de quelques amateurs à travers le monde », combien coûte « Éléments » ? 8000 euros.
Que dire de ce coup marketing et de ce positionnement luxe recherché, car c’est bien de cela qu’il s’agit, non ?
Primo, Château Les Carmes Haut-Brion est un « Grand Vin de Graves ». Le Haut-Brion dans son nom vient nous rappeler lequel des deux vins est classé… La forme de la bouteille double magnum n’est pas non plus sans rappeler celle sur-mesure de son prestigieux voisin.
Secundo, parmi les « éléments de langage » pour la communication du château, on note : « Une approche respectueuse de l’environnement », « La nature ici, ne se contraint pas », « le parc paysagé dialogue avec les parcelles : la nature y converse harmonieusement en un bel écosystème préservé ». Il est intéressant de remettre ces éléments en perspective avec ces 1000 « caisses » prélevées dans du chêne français…
Tertio, pour un produit de luxe, son packaging est déterminant pour la perception du consommateur. Aujourd’hui, les boîtes en carton orange Hermès se vendent aux enchères, les boîtes de montres Rolex aussi. Ce socle de présentation des bouteilles Les Carmes Haut-Brion fait-il pour autant du vin un produit de luxe ? Le bel objet finira-t-il chez Christie’s, sur Leboncoin ou à la cave à côté des bouteilles ?
Enfin, à un tel niveau de prix correspond forcément une promesse au-delà du bel objet symbole « d’un savoir-faire séculaire » et du « partage d’un art de vivre à la française » : la promesse du vin. Certes, la grande qualité du Carmes Haut-Brion est saluée unanimement mais c’est bien la moindre des choses au regard des dizaines de millions d’euros injectés dans la propriété, le vignoble et ses équipements. Est-ce pour autant un vin exceptionnel ?
« Une idée géniale », diront les snobs.
« J’en veux ! », diront les snobs fortunés.
Les authentiques amateurs (tout de même fortunés…) préfèreront, eux, s’offrir à ce prix-là une seule bouteille d’un Premier Grand Cru Classé ou un iconique Bourgogne. Une Romanée-Conti, dont Aubert de Villaine, son propriétaire, déclarait en 2017 dans Terre de Vins : « On en fait 6 000 bouteilles et il n’y en aura jamais pour tous ! De plus, nous ne voulons pas la vendre à un prix totalement extravagant, même si elle est déjà très chère. On entrerait alors dans le concept de produit de luxe, que je déteste. Nous ne faisons pas un produit de luxe, nous faisons du vin, qui est un breuvage ».
Une parole à méditer en toute simplicité !
Depuis des siècles, Champagne, Bordeaux et Bourgogne sont les trois grandes régions viticoles qui façonnent une certaine idée de l’art de vivre à la française. Elles mêlent histoire, patrimoine et tradition, trois mots qui ne « parlent » pas immédiatement aux jeunes générations, plus soucieuses de modernité, de tendances et d’immédiateté. La Champagne, par sa production dédiée à la fête, reste à part en attirant tous les publics et tous les âges. Mais pour les deux autres régions, attirer les millenials – âgés entre 25 et 35 ans –, c’est beaucoup plus compliqué. Ces derniers préfèrent nettement les vins dits « nature » que ceux bus par leurs parents et grands-parents. Tout comme la société française est vieillissante, les marchés des vins de Bourgogne et de Bordeaux le sont aussi.
Voilà pourquoi, l’interprofession des vins de Bourgogne (BIVB) avait commandé une étude à Kantar en direction des millenials afin de connaître leurs attentes en matière de vins. Kantar a donc interrogé 126 consommateurs réguliers de vin ciblés en France – à Paris, Rennes et Lyon – en Grande-Bretagne et aux États-Unis.
Il y quelques jours, Kantar a livré des premières conclusions :
— les millenials sont impatients et méfiants à l’égard des étiquettes et des labels.
— ils veulent des marques responsables et qui agissent concrètement en matière d’environnement et de RSE (responsabilité sociale des entreprises).
— le bio n’est pas une fin en soi pour eux.
— ils apprécient le vin à condition d’être bien informés pour le comprendre.
— ils ne se retrouvent pas dans le vocabulaire « nébuleux et snob » des sommeliers.
— ils ont du mal à situer les appellations régionales, « rurales » pour eux.
— ils aiment les nouveaux goûts, les étiquettes « décontractées » et « cools », les nouveaux formats comme la cannette et citent beaucoup en exemple les vins californiens et le prosecco italien.
Kantar conseille à la Bourgogne de leur faire vivre des expériences virtuelles autour de la dégustation et de visites de domaines ; de leur livrer un discours « vérité » sur le travail de la vigne et du vin ; d’insérer un QR Code sur l’étiquette pour transmettre des messages ; et bien sûr, de se servir des réseaux sociaux comme Tiktok, You Tube ou Facebook. Bref, tout ce que savent faire depuis bien longtemps, les vignerons « nature » !
Sur quoi va déboucher cette étude dont on ignore le coût mais qui, tout de même, enfonce des portes ouvertes à la fois pour ses conclusions et ses préconisations ? La suite dans une prochaine actualité.
Stupeur et tremblements chez les vignerons du Languedoc-Roussillon. Les instances européennes viennent de leur rappeler que la mention du cépage « vermentino » ne peut plus figurer sur leurs étiquettes puisqu’on la trouve aussi dans le nom de deux indications géographiques protégées italiennes : « Vermentino di Gallura » et « Vermentino di Sardegna ». Les vignerons français devront utiliser à la place le nom de « rolle », présent dans beaucoup d’appellations de Provence. Par exemple, le Château de Bellet, sous l’appellation éponyme, produit des vins blancs superbes issus à 85% ou à 100% du cépage rolle.
Tout le monde semble se réveiller alors que cette interdiction figurait déjà dans le règlement de… 2008 : « lorsque le nom d’une variété à raisins de cuve contient ou consiste en une appellation d’origine protégée ou une indication géographique protégée, ce nom n’apparaît pas dans l’étiquetage des produits ». Un rappel avait été formulé en 2018, apparemment ignoré par les instances professionnelles et syndicales chargées de la veille juridique et de l’information auprès des vignerons. Une bonne raison effectivement pour ces derniers de rouspéter pour ne pas avoir été avertis quand il le fallait.
En revanche, quand certains s’écrient : « Le monde entier nous a pillé nos cépages français et nous n’aurions plus le droit d’utiliser le nom vermentino ? C’est une plaisanterie ! », faut-il hurler avec les loups ?
Certes, nos cépages sont présents à peu près partout dans le monde. Mais pillés, vraiment ? Primo, depuis des décennies, nos œnologues et autres conseillers techniques sillonnent tous les vignobles du monde pour prêcher la bonne parole viticole française – elle passe aussi par la préconisation de plantations de cépages français – et personne n’a jamais rien trouvé à redire à cela. Secundo, on parle d’utiliser le nom d’un cépage qui est aussi en partie un nom d’appellation. Ce cas n’existe pas chez nous sinon nous aurions été vent debout. ( songeons au tollé qu’a soulevé récemment le fait que le terme « champagne » soit le seul autorisé par la Russie sur ses propres bouteilles et interdit sur celles de Champagne ; tollé d’ailleurs vite mis en sourdine, commerce oblige…). Tertio, la France a mis en place de longue date un système de protection des appellations d’origine contrôlées. L’Italie fait de même, quoi de plus normal.
En 2007, la mention « Tokay d’Alsace », abusivement utilisée par les vignerons alsaciens, fut interdite pour qu’elle redevienne la propriété exclusive du vignoble de Hongrie, à la faveur de son entrée dans l’Union européenne. En Alsace, on parle depuis de « Pinot Gris d’Alsace ». Pinot… quoi de plus valorisant que ce nom illustre de notre vignoble ? Comme l’écrivait Jean-Jacques Rousseau : « Quand chacun fait ce qu’il lui plaît, on fait souvent ce qui déplaît à d’autres »…
Dans son dernier roman Anéantir – soyons franc, nous ne l’avons pas lu – Michel Houellebecq fait dire au protagoniste principal, à propos d’un Corton-Charlemagne bu à Lyon au restaurant du Sofitel Les Trois Dômes : « c’était vraiment n’importe quoi, ce vin. », ce dernier étant marqué, toujours selon les paroles du personnage, « par des tonalités beurrées et des arômes d’agrumes, d’ananas, de tilleul, de pomme au four, de fougère, de cannelle, de silex, de genévrier et de miel ». Après vérification par un journal professionnel de la filière vin, il s’avère que tout est à peu près vrai dans cette scène : l’écrivain est bien un client du restaurant, il y boit ce Corton-Charlemagne qui est la bouteille la plus chère de la carte, et le commentaire du vin est celui d’un descriptif paru quasiment mot pour mot dans un Guide Hachette.
Ce qu’il faut retenir de cette historiette, c’est que si le vin en question n’était sûrement pas « n’importe quoi », son commentaire, lui, s’en rapproche beaucoup ! Comme d’ailleurs la plupart des descriptifs de vins qui s’alignent chaque année dans les guides, revues et « spécial vins » de la presse généraliste. Bienheureux celui qui est capable d’identifier dans un même vin agrumes, ananas, tilleul, pomme au four, fougère, cannelle, silex, genévrier et miel ! Et bien malheureux celui qui, à la lecture de ces noms, se trouve plongé en plein désarroi, incapable d’en retrouver seulement deux dans son verre qui promettait tellement de promesses sensorielles !
On peut se poser aussi la question de l’objectivité du dégustateur « professionnel » dans ce type d’énumération aussi grotesque que snob.
Une fois les fondamentaux du vin posés : la couleur de sa robe, l’intensité de son nez et sa dominante fruitée, florale, épicée… , son équilibre général entre fruité et structure, entre rondeur et fraîcheur… il reste au buveur, éclairé ou non, sa part subjective du vin, elle n’appartient qu’à lui…
« Mais à l’instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. Il m’avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu’opère l’amour, en me remplissant d’une essence précieuse : ou plutôt cette essence n’était pas en moi, elle était moi… […] Et tout d’un coup le souvenir m’est apparu. Ce goût c’était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l’heure de la messe), quand j’allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m’offrait après l’avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. », écrivit un jour ce précieux jamais ridicule, Marcel Proust.
Dans chaque grand vin que nous buvons, il y a forcément notre petit morceau de madeleine… sa petite musique intérieure nous bouleverse, libre à nous de la partager ou non, d’y mettre des mots ou pas.
On peut goûter le vin en grande pompe ou le goûter simplement avec ferveur. Parions que Houellebecq a goûté ce corton-charlemagne de tout son être. On aurait adoré l’entendre, lui, nous parler de ce vin, avec ses mots à lui.
En ce début d’année, Covid oblige, les salons et événements ont été annulés, le principal étant Millésime Bio qui devait se tenir à Montpellier cette semaine. Dans le sillage de ces grands rassemblements professionnels, les associations de vignerons ont également reporté leurs dégustations.
À ce jour, Gaulois irréductible, seuls Wine Paris – Vinexpo, organisé par le groupe Comexposium, maintient son rendez-vous annuel au Parc des expositions à Paris du 14 au 16 février. Si les pressions ne manquent pas de tous côtés pour le reporter – institutionnels, exposants, visiteurs – l’organisateur a décidé de maintenir le salon. Il faut dire qu’ainsi, il serait le seul rendez-vous business de ce début 2022, période bien plus propice aux achats de vins que plus tard dans l’année. Ce serait aussi pour Wine Paris – Vinexpo une occasion inespérée de remettre la lumière sur le commerce du vin en France, la concurrence internationale étant rude ailleurs, avec notamment le salon allemand Prowein, devenu l’incontestable leader mondial des salons professionnels.
La question qui se pose, c’est combien de pays exposants et de visiteurs se déplaceront à Paris ? Or, la dimension internationale de Wine Paris – Vinexpo représenterait environ 35 à 40% de son chiffre d’affaires.
Si selon ses dirigeants, Wine Paris – Vinexpo doit se dérouler coûte que coûte, c’est certainement aussi qu’après deux années d’annulation, le salon ne survivrait pas à une troisième annulation. Mais ça, personne ne veut ou ne peut le dire.