ACTUALITÉS

10 janvier 2023

Le vin en bouteilles et en NFT

Rappelons que les NFT sont des « jetons non fongibles ». Pour le dire simplement, un NFT est un certificat d’authenticité stocké de façon immuable sur la blockchain. Le monde de l’art a déjà commencé à recourir à cette nouvelle technologie, en vendant par exemple des images en NFT : au certificat d’authenticité numérique est rattaché le fichier numérique de l’œuvre.
Pour le monde du vin, ce sont des étrangers qui ont lancé les premiers des plateformes de NFT dédiées exclusivement aux grands vins, comme par exemple WiV ou Clubdvin. Winechain, qui vient d’être lancée par 3 Français : Xavier Garambois, avec une longue expérience du e-commerce chez Amazon Europe ; Guillaume Jourdan, de l’agence de marketing du vin VitaBella ; et Nicolas Mendiharat, directeur général de Palate Club à San Francisco.
Dans le magazine Terre de Vins, Xavier Garambois explique la démarche de WineChain : « Associer un vin à un NFT, c’est la garantie pour le domaine de pouvoir suivre sa vie de A à Z, même s’il est revendu un nombre incalculable de fois. Le producteur est ainsi au contact de ses clients de façon ininterrompue et a accès à une impressionnante chaîne de données, avec ce que cela implique comme possibilités d’exploitation – fidélisation, événementiel… Cela permet aussi aux domaines de contrôler les royalties sur la spéculation autour de leurs vins, ce qui n’est pratiquement pas le cas aujourd’hui. Voire, si un domaine ne souhaite pas que son vin devienne trop spéculatif, d’imposer des royalties extrêmement élevées : chacun peut conduire sa stratégie. L’autre point fort de WineChain est de construire une structure logistique qui gèrera le stockage et la distribution physique des vins. Les caisses resteront donc en un seul lieu jusqu’à ce que le NFT soit, un jour, échangé contre leur contrepartie physique. C’est une garantie de traçabilité mais surtout de qualité de conservation des vins, qui n’auront pas fait dix fois le tour du monde ».
À peine lancé, WineChain a levé 6 millions d’euros auprès de grands propriétaires. Parmi eux, la famille Rouzaud des Champagne Roederer et Château Pichon-Comtesse, la famille Reybier du Château Cos d’Estournel, la famille Perrin des Château de Beaucastel et Miraval.
Il se murmure déjà que des négociants bordelais lanceraient en avril prochain leurs premières ventes NFT de vins primeurs.

6 janvier 2023

Perdre l’âme du vin ?

Après en avoir détenu une participation minoritaire en 2022, Artemis Domaines, la holding familial de la famille Pinault, devient donc l’unique actionnaire du Champagne Jacquesson. Il n’aura pas fallu beaucoup de temps à François Pinault pour avaler cette pépite champenoise.
Anciens propriétaires, les deux frères Chiquet, Jean-Laurent et Jean-Hervé, menaient depuis 1974 un travail de précision hors-pair qui a donné les cuvées de champagnes parmi les plus recherchées des amateurs et des professionnels.
La fameuse série des « 700 », qui signe depuis 1999 les étiquettes du vin signature de la Maison, a incontestablement contribué à modifier la perception du champagne en authentique vin fait par des vignerons.
La toute première s’appelait Cuvée n°728, correspondant au 728e cahier de tirage du vin, le n°1 correspondant à la cuvée du premier centenaire de la Maison en 1898. Actuellement, on trouve la Cuvée n°744. Les « 700 » brisaient la tradition du BSA ou Brut Sans Année, première cuvée dans une gamme champenoise tenue de livrer chaque année un vin au style monolithique afin de rassurer le consommateur.
Avec les « 700 », les Chiquet ont d’abord cherché à produire un vin qui serait chaque année le meilleur possible pour son millésime. D’où chaque année, une cuvée issue de cépages, de parcelles et de terroirs différents.
Nouveau coup de maître pour Artemis Domaines. En France, elle possède déjà dans son portefeuille : à Bordeaux, Château Latour, premier grand cru classé 1855 Pauillac ; en Bourgogne,  Clos de Tart à Morey-Saint-Denis, domaine d’Eugénie à Vosne-Romanée, Bouchard Père & Fils à Beaune, William Fèvre à Chablis ; dans le Rhône, Château Grillet ; en Champagne, Henriot à Reims et donc Jacquesson à Dizy.
Hormis Château Grillet, qui n’était plus que l’ombre de lui-même, tous les autres domaines et Maisons portaient déjà au plus haut la qualité et la notoriété des vins par une viticulture et une vinification très soignées.
Un constat reconnu dans la presse par Frédéric Engerer pour cette dernière acquisition : « Par son travail, la famille Chiquet a su faire de la Maison Jacquesson un incontournable de la Champagne, reconnue par les amateurs du monde entier et saluée par les plus grands critiques ». Le directeur d’Artémis Domaines ajoute : « Son positionnement d’excellence et le tempérament vigneron de ses vins résonnent parfaitement avec les valeurs et les savoir-faire d’Artémis Domaines. Après une période de transmission des savoirs pendant l’année 2022, nous sommes très honorés de pouvoir prendre la relève».
Pour quelle raison les frères Chiquet ont-ils vendu ? Lassitude, pas d’héritier(s), droits de succession exorbitants, opportunité financière… ? Bien sûr, c’était leur droit le plus strict et la question ici n’est pas de porter un jugement sur le pourquoi du comment de cette cession. La question ici est plutôt de se demander de quelle relève parle Frédéric Engerer derrière le beau discours de la transmission des savoir-faire (en une année seulement…) ?  La holding dispose de gros moyens pour augmenter encore la qualité des champagnes Jacquesson. Pour atteindre la perfection technique d’un vin plus que parfait ? Mais ce vin existe-t-il ? L’amateur en a-t-il d’ailleurs envie ?
La question est de savoir si les vins garderont la même grandeur d’âme vigneronne qui les pétrissait depuis 1974 ?

3 janvier 2023

(R)évolution ?

Aujourd’hui, de plus en plus de consommateurs et de professionnels sont attentifs à la notion de durable qui intègre, entre autres, une production agro-alimentaire locale et régionale englobant elle-même des entreprises de proximité pour tout ce qui concerne logistique, transports et emballages.
Même s’il ne s’agit aujourd’hui que de balbutiements, des initiatives voient ainsi le jour dans le monde du vin. Par exemple en Champagne, Fabrice Pouillon, du domaine R.Pouillon et Fils, a choisi pour ses nouveaux packaging l’entreprise MD Packaging avec un carton 100% recyclable et recyclé, sans ruban adhésif et réutilisable.
Autre exemple en Languedoc, Bertrand Gourdou, du Château Guilhem, cherche depuis longtemps comment restreindre l’impact environnemental de son domaine. Actuellement, 80% de ses bouteilles ont un packaging « 100 % local, conçu avec des matériaux entièrement recyclés et recyclables, et en collaboration exclusive avec des entreprises situées dans un rayon de 100 kilomètres autour de l’exploitation ». Une grande partie de sa gamme affiche désormais un habillage unique contre 12 différents auparavant, soit un par cuvée. Cartons, étiquettes, bouteilles, bouchons : tout est recyclé et recyclable  et disponible dans ce rayon souhaité.
Même s’il est encore difficile d’avoir des chiffres précis, d’autres vignerons repensent ainsi leur organisation. En plus d’agir sur l’environnement, tous soulignent les atouts de cette nouvelle approche : proximité, relationnel, efficacité et qualité. Selon eux, l’aspect économique est loin d’être négligeable non plus, au vu de l’augmentation des prix des matières sèches et du transport.
Enfin, la plupart de ces vigneron sont en culture biologique, avec ou sans label. Cette démarche éco-responsable, si elle impacte légèrement le prix des bouteilles, est donc parfaitement comprise par les acheteurs professionnels et acceptée par les consommateurs.

 

 

23 décembre 2022

Belles et bonnes Fêtes !

En 2023, vous retrouverez votre Club des Propriétaires de Grands Crus avec plus d’informations sur nos propriétés, plus d’éclairages sur un monde du vin en pleine effervescence, plus d’art de vivre si riche en partage et en convivialité.
C’est un rendez-vous que nous vous donnons en 2023, une année que nous vous souhaitons pleine de promesses et d’autant de réalisations tant il est important que les choses espérées prennent forme.

Belles et bonnes Fêtes !

 

 

20 décembre 2022

Carton plein !

La COVID a complètement chamboulé la promotion des vins avec l’annulation de tous les événements de la filière – les principaux en France étant Wine Paris, Vinexpo, Millésime Bio – permettant aux professionnels du monde entier de se retrouver afin soit de consolider leurs relations avec les producteurs soit d’en nouer de nouvelles.
Les entreprises de la Tech en ont profité pour développer très vite des solutions digitales, innovant par de nouvelles pratiques virtuelles entre la production et les acheteurs, professionnels et particuliers. On a vu, entre autres, fleurir des boutiques en ligne sur les sites des vignerons. On a vu aussi des entreprises développer des concepts de rencontres virtuelles. Hopwine, par exemple, a imaginé des rencontres comme sur un salon physique avec prises de rendez-vous, dégustations « en direct » et même la possibilité d’envoyer dans la foulée des échantillons de vins. Nouveauté oblige, beaucoup alors se se sont emballés trouvant de nombreux avantages à cette formule de salon virtuel dont celui de limiter les déplacements souvent très coûteux avec les frais et les coûts des stands. Si ces événements en ligne perdurent avec plus ou moins de succès, ils sont loin d’avoir emporté l’adhésion au point de dissuader les professionnels d’arrêter les salons physiques. La meilleure preuve est fournie par le groupe Vinexposium, organisateur des salons internationaux Wine Paris et Vinexpo prévus du 13 au 15 février 2023. Il annonce un taux d’inscriptions avoisinant les 102% soit 3315 exposants pour un objectif fixé à 3100 stands.
Pour Rodolphe Lameyse, directeur général de Vinexposium : « Tout va se jouer en 2023 pour nous confirmer comme place d’affaires en 2024 », ajoutant que « ceux qui ont fait l’effort de venir en 2023 avec une petite surface l’ont doublée en 2023 ».
Comme quoi, le vin n’est vraiment pas un produit comme un autre : le vendre sans le goûter sur la seule bonne tête du vigneron relève d’un exploit surtout lorsqu’on n’est pas ou peu connu. Si on ajoute la dimension bien réelle de l’art de vivre qui s’y rattache, les salons géants ont encore de beaux jours devant eux.

16 décembre 2022

Dourthe, une belle relève

Dourthe exploite les GFV du Château Belgrave, grand cru classé Haut-Médoc et du Château Grand Barrail Lamarzelle Figeac, Saint Émilion Grand Cru. Cette Maison est une référence bordelaise incontestable, autant pour son sérieux et sa régularité que pour sa capacité, depuis les années 1980, à comprendre les évolutions du monde du vin. Souvent avant les autres, Dourthe a su prendre les bons virages en matière de viticulture, de vinification et de positionnement commercial. À sa tête depuis 1987, Patrick Jestin n’a cessé d’impulser son dynamisme pour faire de Dourthe une marque forte, respectée et hautement qualitative, depuis l’historique marque N°1 aux cuvées plus innovantes « Essence » ou « Parcellaires » jusqu’aux étiquettes prestigieuses comme Belgrave, Le Boscq ou Grand Barrail Lamarzelle Figeac.
Aujourd’hui, Patrick Jestin cède la gestion de Dourthe à deux personnes de poids et de confiance : Valentin Jestin, son fils, et Frédéric Bonnaffous. Le premier, diplômé en Sciences Politiques et Management, chez Dourthe depuis 2014 comme responsable commercial et marketing, prend la direction de Dourthe. Le second, oenologue et ingénieur agronome, chez Dourthe depuis 2002 comme directeur des domaines, devient directeur des vins.
Nul doute que la vision haut de gamme de la Maison, non seulement ne va pas faiblir mais bien au contraire se fixer de nouveaux objectifs encore plus exigeants.

14 décembre 2022

Bordeaux si mal vu…

11 châteaux bordelais viennent de créer « Bordeaux Hors Classe ». Les propriétaires « vignerons » confient : « Nous avons décidé, entre amis, d’unir nos forces pour mieux nous faire connaître et reconnaître ». L’objectif de ce collectif est donc de mettre en avant leurs domaines ou maisons familiales installés sur des grands terroirs, aux vignobles travaillés avec le plus grand soin et proposant des vins aux millésimes accessibles gustativement – de 2015 à 2019 – et abordables économiquement pour la plupart entre 20 et 50€.
Leur premier « salon professionnel » les a réunis à Paris au Palace George V. Sans les citer tous, on trouve Domaine de l’A et Château Fontenil avec respectivement Stéphane Derenoncourt et Michel Rolland, l’ancienne génération de consultants stars ; Château d’Aiguilhe avec Stephan Von Neipperg, propriétaire du grand cru classé Château Canon La Gaffelière ; Château Clos de Boüard avec Coralie de Boüard, fille d’Hubert de Boüard du grand cru classé Château Angélus ; Château Marjosse avec Pierre Lurton, directeur général des grands crus classés Château Cheval Blanc et Château Yquem.
Selon le communiqué de presse, le nom « Bordeaux Hors Classe » aurait été trouvé par le consultant Stéphane Derenoncourt. Au premier degré, peut-être une belle trouvaille mais au second degré, une drôle d’ambiguïté au regard des membres du collectif, presque tous engagés au sein de grands crus classés, comme dirigeant ou comme propriétaire. Et voilà soudain que ce « Hors Classe » résonne vite comme un « au-delà », un « en dehors », une manière de dire encore qu’on sort du rang…
En 2021, Stéphane Derenoncourt et Michel Rolland avaient lancé une marque « Iconic Winemakers » autour du concept d’associer leur notoriété à des « petits vins » afin de les promouvoir et les faire connaître. Sauf que chaque étiquette, au lieu de mentionner le nom du château sélectionné pour le mettre en avant, affichait en majesté le portrait des consultants.
Quel rapport entre cet « Iconic Winemakers » et ce « Bordeaux Hors Classe » ? Juste une approche sémantique qui en dit long sur le travail qu’il reste à accomplir pour que Bordeaux (re)devienne un vignoble aimable pour tous ceux qui ne le connaissent pas sauf à travers cette image peu encline à l’empathie.
Il y a sûrement une autre manière pour ces « Iconic winemakers » et « Bordeaux Hors Classe » de servir ce grand vignoble bordelais plutôt que de s’en servir… Une manière beaucoup plus classe.

7 décembre 2022

La France championne du monde

À l’occasion de la 30e édition du salon Millésime Bio en janvier prochain, les responsables de l’événement ont annoncé lors d’une conférence de presse que « la France est le plus grand vignoble bio mondial » avec 90 298 hectares de vignes certifiées auxquelles s’ajoutent les 69 570 hectares en cours de conversion depuis 2021.
En réalité, les vignobles d’Espagne et d’Italie ont chacun plus de 100 000 hectares de vignes en culture biologique. Mais c’est effectivement en France que les conversions augmentent le plus vite.
Nicolas Richarme, président de SudVinBio, a précisé également que « la viticulture fait figure de bonne élève des filières agricoles françaises, car le bio couvre 20% de la surface agricole utile viticole française, contre 10% en moyenne dans les autres filières ».
Il est important de noter que l’évolution climatique, qui oblige de plus en plus les professionnels à repenser leurs pratiques viticoles, ne semblent pas inciter les vignerons à revenir en arrière en se « délabélisant », bien au contraire.
Parallèlement à ces nouvelles encourageantes pour l’environnement, il faut bien sûr que le marché suive. En France, les vins bio ont enregistré une croissance de +9,4% en 2021 par rapport à 2019. Parmi les filières alimentaires, le vin est le seul produit bio qui progresse lorsque les autres sont en recul. Mais il est vrai aussi que 45% des ventes de vins bio sont effectuées en vente directe, contrairement aux autres denrées qui sont majoritairement vendues en grande distribution.

 

2 décembre 2022

S’afficher, oui mais…

Dans l’intérêt du consommateur, les produits alimentaires français sont soumis à une réglementation d’étiquetage très stricte. Même si les étiquettes sont souvent écrites en caractères si petits qu’on peut à peine les lire à moins de prendre une loupe, il n’empêche que tout client peut acheter en connaissance de cause une denrée après avoir consulté sa composition.
Pour le vin, c’est une toute autre affaire. Hormis de rares mentions telle la nébuleuse « contient des sulfites », son vinificateur – vigneron, négociant ou coopérateur –  n’a pas beaucoup d’obligations de transparence sur ce que contient sa bouteille. Symbole hautement culturel, ceci explique peut-être cela : le vin serait-il intouchable ?
Mais les choses risquent de changer bientôt puisqu’à partir de décembre 2023, obligation sera faite aux professionnels d’indiquer sur l’étiquette tous les ingrédients contenus dans une bouteille.
Actuellement, sur 99 substances figurant dans le code international des pratiques oenologiques, 23 sont autorisées comme additifs. Même si, heureusement, tous ne sont pas présents dans un vin, il y a de quoi déstabiliser nombre de consommateurs et mettre à mal leur bel imaginaire du vin…
Les oenologues sont déjà à pied d’oeuvre pour réfléchir comment revoir les vinifications et leur traçabilité. Le mot d’ordre tend vers une approche de plus en plus alternative, avec la suppression d’un maximum d’additifs et une vision toujours plus respectueuse de l’environnement et du consommateur.
Précisons toutefois que les instances gouvernementales réfléchissent aussi à la possibilité d’un étiquetage dématérialisé, via par exemple un QR Code, arguant que « le vin est un produit “vivant”, dont les caractéristiques évoluent avec le temps ». Une éventualité impossible pour les autres denrées alimentaires.
Oui, décidément, le vin n’est pas un produit comme les autres.

 

29 novembre 2022

Évolution ou révolution ?

Liv-Ex est une place de marché londonienne qui s’adresse exclusivement aux professionnels. Cette plateforme web enregistre les échanges en volumes et en valeurs des transactions de vins du monde entier. À partir de cette somme, Liv-Ex est capable de publier les indices et les tendances du marché international du vin. Depuis 2004, Liv-Ex donne ainsi le classement des vins, des régions et des pays producteurs. Son Liv-Ex Power 100, très attendu par les professionnels de la production à la distribution, est en somme le baromètre de la notoriété  des domaines, châteaux et vignerons. Pour livrer ses résultats, Liv-Ex Power 100 se base sur l’évolution des prix de la marque, du volume et de la valeur des transactions, de la quantité et des millésimes vendus et du prix moyen par bouteille.
Dans notre dernier numéro de Vignobles Infos mettant en perspective ces deux grands vignobles que sont Bordeaux et la Bourgogne, nous relations la montée en puissance de ce dernier en termes de notoriété des domaines et de prix des vins.
La dernière publication de Liv-Ex confirme cette tendance. Si pendant longtemps, Bordeaux a occupé les premières places du classement en trustant au moins les deux tiers des transactions, ce n’est plus le cas aujourd’hui ; on assiste à un bouleversement de la hiérarchie qui fait couler beaucoup d’encre dans le landerneau du vin.
Pour la première fois depuis sa création, Liv-Ex Power 100 ne mentionne aucun grand cru classé bordelais dans son top 10. Les places sont désormais solidement occupées par la Bourgogne et la Champagne. 
Sur 100 marques, 39 sont bourguignonnes contre 24 en 2017 et 25 sont bordelaises contre 53 en 2017.
Bordeaux n’est pas le seul vignoble à se voir rétrograder, les Italiens et les Californiens le sont aussi.
En revanche, Liv-Ex constate que les appellations Médoc, Saint-Émilion et Pomerol enregistrent de très belles performances en termes de valeur. Le rapport publié par la plateforme précise que « peu de régions concentrent autant que Bordeaux la puissance de marque, le prestige, la disponibilité, la longévité et, de plus en plus, de bons rapports qualité-prix. Comparé à la flambée des prix de la Bourgogne haut de gamme ou même de certains champagnes de prestige, le bon bordeaux reste une proposition solide. »
Et si Bordeaux raisonnable était l’avenir de Bordeaux et donc du monde du vin ?