• CHÂTEAU BELGRAVE
ET CHÂTEAU GRAND BARRAIL LAMARZELLE FIGEAC
Confirmation de la double certification Haute Valeur Environnementale de niveau 3 et Terra Vitis.
• DOMAINES ANDRÉ LORENTZ
ET CLOS ZISSER
Dernière année de conversion en agriculture biologique. Accréditation prévue en 2024.
• CHÂTEAU DE LA MOTTE
Certification HVE3 pour le millésime 2022.
• CÔTE DE BEAUNE
Haute Valeur Environnementale de niveau 3 et conversion label AB agriculture biologique en 2024.
• CÔTE DE NUITS
Haute Valeur Environnementale de niveau 3 depuis 2021.
• DOMAINES FONT DE MICHELLE
ET FONT DU ROI
Depuis des décennies, vignobles travaillés en agriculture biologique sans certification officielle.
Le 8 décembre prochain, chaque producteur aura l’obligation de mettre ses étiquettes en conformité avec la nouvelle législation européenne. Bouteilles, Bag in Box (BIB) et vrac seront tous concernés.
Qu’est-ce qui devra apparaître sur l’étiquette d’un vin ?
• Sa valeur énergétique sous le symbole E en kilojoules ou kilocalories pour 100 ml.
• Ses ingrédients : raisin, éventuellement saccharose, moût de raisin concentré.
• Les additifs œnologiques (23 concernés) entre conservateurs, régulateur d’acidité, stabilisant et gaz d’emballage.
• Pour le soufre (SO2) et ses différentes formes, le terme « conservateur (sulfites) » pourrait les regrouper.
• Pour le gaz de mise en bouteille, on évoque le terme « embouteillé sous atmosphère protectrice ».
• Pour les « auxiliaires technologiques » type bentonite ou enzymes, seuls ceux allergènes seraient obligatoires.
• Pour les effervescents, sont retenus les termes « liqueur de tirage » et « liqueur d’expédition » sans mention de leurs constituants.
Les producteurs auront le choix entre indiquer ces mentions sur la contre-étiquette, aux côtés des autres mentions légales déjà obligatoires, ou alors en renvoyant l’acheteur-consommateur vers un QR-Code. Cette technologie ouvre un marché immense et des plateformes numériques commencent à voir le jour. Bien entendu, tout cela aura un coût non négligeable pour les producteurs, surtout si on considère que chaque vin devra renvoyer à son propre QR-Code.
Du côté des consommateurs, on voit le verre à moitié plein avec, enfin, une transparence sur ce que contient un vin, à l’instar de tous les autres produits alimentaires.
Du côté des producteurs, on voit le verre à moitié vide avec une contrainte supplémentaire et des coûts à leur charge. Sans compter cette culture du vin qui, sous prétexte qu’elle appartiendrait à notre patrimoine national, ne devrait pas avoir à justifier ses pratiques.
Nous ne manquerons pas de revenir sur cette révolution culturelle.
Avant cette semaine officielle, les journalistes et experts restent, eux, plutôt avares en commentaires sur ce millésime, même si beaucoup sont déjà passés dans les châteaux pour goûter les vins en barriques.
Dans un communiqué de presse récent, Hubert de Boüard, en tant que co-propriétaire du Château d’Angélus à Saint-Émilion et consultant d’environ 80 propriétés dans le Bordelais, livre sa vision du millésime.
« Chaque jour qui passe, nous dégustons de très nombreux vins dans toutes les appellations bordelaises, et force est de constater que nos premières impressions se confirment et s’affirment. […]
On ne peut pas dire cette année qu’un cépage est supérieur à l’autre, tant les qualités sont belles. Même dans les conditions les plus difficiles, les jus sont bons, colorés, fruités, le plus souvent exceptionnels. la couleur, la suavité, l’onctuosité, la fraîcheur sont les marqueurs clés de ce millésime. […]
Je n’ai pas de repères pour comparer ce millésime à l’un des quarante derniers millésimes que j’ai pu vinifier. C’est un millésime que l’on rencontre rarement dans sa vie de vigneron, un millésime qui fera date. »
Cet avis semble partagé en coulisses par beaucoup de professionnels.
À mi-parcours de votre campagne d’achat Primeurs 2022, il est encore temps pour se faire plaisir !
* Émile Peynaud.
Votre campagne d’achats primeurs 2022 va démarrer. Pour la quatrième année consécutive, nous vous accompagnons dans votre sélection de vins en vous présentant le millésime à la loupe. Les années précédentes, des régions et des appellations se démarquaient des autres par une meilleure réussite grâce à une météorologie plus favorable à la vigne et au raisin. Pour ce millésime 2022, le dilemme est grand car son potentiel est jugé partout au plus haut. Bien sûr, tous les vignobles ont connu le manque d’eau et la canicule. Certains ont connu le gel et la grêle avec des conséquences plus ou moins importantes selon les territoires et avec parfois, hélas, zéro récolte ou des faibles rendements. Mais partout, les exploitants sont unanimes : petites ou belles, les récoltes sont d’une qualité irréprochable. La promesse d’un grand millésime est réelle. Jamais les vins n’ont été aussi colorés, concentrés et harmonieux. Une fois encore, la climatologie a mis les nerfs des vignerons à rude épreuve mais ces derniers ne se laissent jamais abattre grâce à des pratiques bien en place ou des expérimentations en cours. Il n’y a pas de fatalisme mais de l’adaptation et de la réflexion prenant de plus en plus en compte le respect de l’environnement. C’est le cœur de la réussite. Pour cette campagne 2022, bien choisir sera de ne pas choisir car tout est bon !
Après celui de sa production, l’autre versant du vin est celui de sa consommation. Là aussi, il y a du mouvement ! Des enquêtes récentes montrent qu’il y a un art et une manière de consommer le vin selon qu’on appartient à la génération des Boomers, des Millenials, des X ou des Z. Mais, à l’image du réchauffement climatique qui rebat sérieusement les cartes de la viticulture en l’obligeant à s’améliorer sans cesse, notre société centrée sur le virtuel et l’hyper-consommation modifie aussi la tradition du vin mais pas forcément en la tirant vers le bas. Pour les producteurs comme pour les boomers, ce n’est pas l’heure de dire que « c’était mieux avant » mais l’heure de mieux choisir ce que l’on veut produire ou consommer.
Dans ce contexte de mobilité, le « Bordeaux bashing » cède peu à peu sa place au « Bordeaux acting », qui anime aussi bien un Boomer comme le Bordelais Bernard Magrez qu’une Millenial comme la sommelière et formatrice Cindy Schirr.
Le vin reste une promesse d’avenir et Bordeaux aussi !
Lire Vignobles infos Spécial Primeurs 2022.
Dans une récente actualité, nous évoquions la baisse sensible des ventes de vins bio en grande distribution, avec un prix moyen de 5,85€ la bouteille. Depuis 2021, le champagne connaît la même déconvenue avec des baisses de -11 % en volume et de -8 % en valeur. Bien sûr, on avance le contexte économique compliqué obligeant beaucoup de consommateurs à faire des choix entre des produits « de première nécessité » et les autres superflus. On évoque ausssi une pénurie de champagnes pour des raisons à la fois de production et de maisons qui privilégient des marchés à l’international beaucoup plus rémunérateurs. Ce sont des réalités dont il faut tenir compte. Mais il est regrettable de ne pas ajouter aussi aux raisons de cette mévente celle du rapport qualité-prix inséparable de tout achat pour le consommateur. Car à ces chiffres décevants, il faut adosser ceux des ventes des autres effervescents qui, eux, augmentent, particulièrement les crémants : +10 % en volume et +11 % pour ceux d’Alsace, +5 % en volume et +7 % en valeur pour ceux de la Loire, +13 % en volume et +15 % en valeur pour ceux de Bordeaux.
Aujourd’hui, on trouve (encore) dans les grandes surfaces des champagnes de Maisons prestigieuses. Mais ces cuvées, de moins en moins nombreuses et à des prix quasi équivalents à ceux d’un caviste indépendant, sont là pour faire l’image d’un produit apparenté au luxe et au festif. Le gros des cuvées proposées occupe un segment de prix autour d’une fourchette entre 12 et 15€. Le prix de certaines cuvées peut même descendre en-dessous des 10€ la bouteille, après divers avantages promotionnels et de fidélité. Ce qui pose la question du coût de production au regard du prix du raisin, de la bouteille, du bouchon, de l’étiquette… que reste-t-il pour le savoir-faire, le travail et la signature du producteur ?
Peut-être que, tout simplement, le consommateur a fait sien cet argument si souvent entendu dans la bouche des producteurs de crémants pour valoriser leurs vins face aux champagnes : « Mieux vaut un bon crémant à 10€ la bouteille qu’un mauvais champagne au même prix ». Et le consommateur n’a pas tort : pour faire simple, les champagnes bon marché sont tous ou presque élaborés à partir des vins de taille, c’est-à-dire du deuxième pressurage des raisins, ce sont donc les jus les moins qualitatifs. Produits en quantité industrielle, ces champagnes ont souvent une mousse savonneuse et on masque leur piètre goût par un dosage appuyé en sucres résiduels (alors que la tendance générale est aux champagnes de moins en moins dosés, Brut Nature ou Extra-Brut). On met un peu de doré sur l’étiquette pour faire plus festif et faussement chic, on leur donne un nom qui en rappelle des connus, genre « Veuve quelque chose »… et le tour est joué.
Certes, le métier de la grande distribution consiste à occuper un marché en-dessous d’un certain seuil de prix. Mais le consommateur n’est ni fou, ni bête : aujourd’hui, il dispose de tous les canaux d’informations pour savoir ce qu’il achète dans la bouteille. Peut-être qu’aujourd’hui, s’il n’est pas encore prêt à acheter un crémant au prix d’un champagne de qualité (supérieur à 20€), il est prêt à acheter un crémant de qualité au prix d’un champagne bas de gamme (autour de 10-15€). Une inversion de valeurs en phase avec l’air du temps : le consommateur devient plus exigeant, plus curieux et à la recherche d’un récit que ne pourra pas lui apporter une bouteille à 9 ou 10€, surtout de Champagne.
Le nouveau numéro de Vignobles Infos est en ligne sur le nouveau site du Club des Propriétaires de Grands Crus. Plus pratique, plus convivial, avec plus d’informations sur les propriétés et plus de regards sur le monde du vin. Bonne découverte et bonne lecture !
D’un côté, on observe en 2022 dans la grande distribution une baisse des ventes des vins certifiés bio. Conséquence quasi mécanique, le marché du vrac du vin bio s’est effondré. Précisons qu’en 2022, le prix moyen d’une bouteille de vin bio en grande surface était de 5,85 €, quand celui d’un vin en viticulture conventionnelle était de 3,79 € (données Nielsen).
De l’autre côté, le salon professionnel Millésime Bio, qui vient de fermer ses portes à Montpellier, a connu une fréquentation en hausse de 32% par rapport à l’édition 2022, retrouvant même un niveau d’entrées supérieur d’avant la pandémie. 10 300 entrées dont 20% issues de l’international avec plus de 50 pays venus re(découvrir) notre production bio auprès des 1 472 exposants français plus quelques autres d’Espagne, d’Italie et du Portugal.
Autant dire que les vignerons présents à Millésime Bio ne s’attardent guère sur les méventes affichées dans la grande distribution. Car ce circuit reste tout à fait minoritaire depuis que les vins bio existent.
À leur début, la grande distribution et pas mal de revendeurs les ont souverainement ignorés voire méprisés, en les rangeant dans la catégorie des vins de « soixante-huitards » marginaux, certes bio mais mal faits et pas bons (ce qui n’était pas forcément faux d’ailleurs…). Donc très vite, les vignerons bio ont développé leur propre réseau de distribution en ciblant exclusivement la vente directe, les réseaux traditionnels de cavistes et de restaurants ainsi que l’international. Au fil des décennies, les vins bio ont trouvé leur public car ils se sont considérablement améliorés et développés, et encouragés aussi à la fois par de nouvelles demandes de consommation et par l’arrivée de grands noms du vin passés eux aussi à la viticulture bio et biodynamique. De quoi intéresser plus sérieusement la grande distribution qui voyait enfin dans le vin bio une nouvelle source de rentabilité à travers une nouvelle offre bon marché.
Aujourd’hui, les vins bios restent plus que jamais dans ces circuits privilégiés où ils font carton plein. À l’heure où des esprits chagrins (principalement ceux des gros metteurs en marché et des gros volumes) se plaisent à distiller un discours selon lequel le marché des vins bio serait dans sa phase de décroissance et subirait un désamour des consommateurs, il faudrait peut-être tout simplement se poser la bonne question : à qui la faute, au vin bio ou à ceux qui l’ont tiré vers le bas ? C’est bien l’arbre du vin bio en grande distribution qui va mal et qui cache la forêt du vin bio ailleurs qui va bien, et même très bien.
Les Bourguignons ne comprennent pas pourquoi l’Unesco a annoncé début janvier sa volonté de retirer son habilitation à la chaire « Culture et Traditions du Vin » de l’Université de Bourgogne à Dijon, labellisation qu’elle détenait depuis 2007. Pour mémoire, rappelons que les Climats de Bourgogne sont inscrits depuis 2015 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, à l’instar des Coteaux, Maisons et Caves de Champagne et de la juridiction de Saint-Émilion.
La mauvaise nouvelle passe difficilement au moment où Dijon a lancé une Cité de la Gastronomie et accueille le siège de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV). Auxquels il faut ajouter en 2023 l’ouverture des trois Cités des Climats et Vins de Bourgogne, respectivement à Beaune, Chablis et Mâcon.
Pour l’heure, l’Unesco, par l’intermédiaire de ses instances françaises, reste muette face aux demandes de justification de cette décision.
Parmi les hypothèses avancées, on évoque un enseignement insuffisamment qualitatif ou encore le fait de mettre moins en lumière un produit – fût-il hautement patrimonial – dans le viseur de bien des hygiénistes ; et pourquoi pas aussi sous le lobby d’autres régions viticoles soucieuses de récupérer la précieuse qualification ; en somme, déshabiller l’une pour habiller l’autre…
Pour l’heure, la chaire dijonnaise « Culture et Traditions du Vin », forte de ses financements préservés pour 2023, assurera son programme et maintiendra ses événements. D’ici là, espérons que l’Unesco aura motivé le pourquoi de son retrait.
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SÉLECTION : des sœurs presque jumellesPomerol et Lalande-de-Pomerol